A taste of summer

Publié le par some-things-and-some-thoughts.over-blog.com

L'été arrive. Ca y est. Après ces longs mois d'hiver et de froid, le soleil pointe le bout de son nez et vient réchauffer les corps et les coeurs. Les écharpes et les bonnets laissent la place aux robes et aux jupes. Les lunettes de soleil fleurissent sur les nez déjà rougis par ces premiers rayons, inhabituels et inattendus. Les pelouses verdoyantes se transforment en aires de pique nique où les étudiants les plus sérieux essaient, souvent en vain, d'ouvrir un livre ou deux. Car ce n'est pas un joli sourire estival qui permettra de passer les examens finaux qui approchent. L'été arrive mais il n'est pas encore là!

Au milieu des arbres fleuris, dont le rose contraste si joliment avec le rouge brique des maisons et des pavés, je retrouve ces odeurs si familières et si lointaines que je humais dejà dans la chaleur du mois de septembre. Tout est si semblable. Je retrouve ce désir pressant de sortir, dehors, loin, de marcher et de découvrir. Philadelphie semble m'ouvrir ses bras, comme elle l'avait fait à mon arrivée, mais le message n'est plus le même. Si tout me rappelle septembre, le fait est que nous sommes presque en mai. Philadelphie ne me demande plus de la regarder avec ces yeux stupéfaits, de me nourrir de chacun de ses habitants et de ses recoins pour l'introspecter, l'analyser et enrichir cette reflexion permanente sur la société états-unienne. Non. Ce qu'elle me demande aujourd'hui, c'est de l'accepter, de me l'approprier, de garder les yeux grand ouverts mais pour ne rien oublier. Elle ne me voit plus comme cette étrangère curieuse mais sceptique. Elle m'a intégrée.

Nostalgique? Non. Il faut savoir se prendre en main pour ne pas avoir de regrets. Et il faut savoir aller de l'avant pour ne pas s'apesantir sur le passé. Quand les odeurs dans la rue, les images de verdure, les bruits des jardins me remettent en mémoire les souvenirs de mon arrivée, ce n'est pas de la nostalgie que je ressens mais de la joie. La joie d'avoir parcouru ce chemin, d'avoir découvert cette culture et tant d'autres à travers elle, d'avoir rencontré tous ces gens qui, bien que je ne les reverrai probablement jamais- ne nous faisons pas d'illusions!- m'ont tant apporté en si peu de mois. Et quand je regarde en avant, mes projets m'enthousiasment tout autant. Alors non, pas de nostalgie, juste une envie criante pour toujours plus de découverte.

Cette fameuse liste- celle des choses à ne pas rater avant de partir- s'allonge de jour en jour. S'y ajoutent maintenant mes travaux de fin de semestre. Ils ont la priorité dans ma tête parce qu'ils ne l'ont pas dans mon coeur: plus vite ils seront finis, plus vite je redeviendrai touriste. C'est un sentiment étrange d'être touriste dans sa propre ville. C'est un sentiment très agréable à vrai dire: c'est lui qui vous donne cette impression que votre vie est pleine de découvertes et par là même, l'espoir qu'elle le sera toujours. C'est ça que me disent ces odeurs dans la rue: si tu nous reconnais, c'est que tu nous connais. Alors tu peux partir. Ne nous oublie pas, fais nous tiennes mais va chercher d'autres odeurs, des odeurs que tu ne connais pas. Va plus loin, toujours plus loin, pour les ajouter à ta collection qui, quoique tu puisses penser, ne sera jamais finie. Et si tu peux, si tu le veux, reviens nous humer un jour. Tu réaliseras alors que, riche de tes nouvelles odeurs, nous ne sentirons plus jamais pareil.

Ces odeurs ne sont dejà plus les miennes et ne l'auront jamais été: j'ai voulu mes les approprier et lorsque cela a été fait, j'ai couru vers d'autres. Et c'est aujourd'hui, alors même que je les reconnais, que je dois les quitter. Philadelphie ne sera jamais ma ville, ses odeurs ne seront jamais mes odeurs, ses lumières ne seront jamais mes lumières mais Philadelphie, maintenant, c'est une petite part de moi. Ce sont ces lumières qui s'illumineront quelque part dans ma petite tête dès je verrai un écureuil, un gratte-ciel, un gobelet rouge; dès que j'entendrai des chansons sans profondeur, que je boirai de mauvaises bières ou que le vent retournera mon parapluie.

Chaque nouvelle saison, c'est un petit bout de moi qui se construit. L'été arrive mais ce qui est mieux encore, c'est que l'été n'est pas encore là!

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R
<br /> Quel bilan ; que de souvenirs résumant une année riche en découvertes .<br /> <br /> <br />
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M
<br /> J'adore.<br /> <br /> <br />
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